samedi 26 mai 2007

Viens voir les musiciens...


Qui a fréquenté au moins une fois le métro parisien n'ignore pas qu'il est plus peuplé de musiciens que de contrôleurs de la RATP.
La plupart du temps, ces musiciens font l'objet d'un casting pour assurer un minimum de qualité dans les couloirs du métro. Cependant, les musiciens des couloirs présentent souvent leur badge RATP alors que ceux qui vont de rame en rame n'en présentent pas.
Il n'est pas rare, pourvu qu'on emprunte tous les jours le même chemin, de revoir les musiciens quotidiennement. Le poète de la ligne 10, l'orchestre slave de la station Châtelet, le joueur d'accordéon de Duroc... autant de figures connus, de visages familiers, sans lesquels le métro ne serait pas tout à fait le même.
Je doute cependant que tous les musiciens qui fréquentent le métro aient passé le casting. D'abord, il est interdit de faire la manche dans les trains ou sur les quais. Ensuite, certains n'ont pas tout à fait les cordes vocales nécessaires. Je rend un vibrant hommage au fan de Mike Brant de la station Porte Maillot qui a éclairé ma soirée gâchée par l'orage par son interprétation très personnelle de "Que je t'aime".
Ce matin, j'ai eu droit à de l'accordéon dans le RER A, de la musique péruvienne dans le métro, et du xylophone à la station Charles de Gaulle. Et c'est là qu'on voit la fracture entre les usagers réguliers des transports souterrains et les autres. Les Parisiens restent plongés dans leur journal, montent le son - ou essaient - de leur MP3 pour couvrir la musique, et ne jettent pas un regard à l'artiste. Heureusement qu'il y a les touristes pour leur offrir au moins un sourire!

Pour retrouver les musiciens du métro, sans qui nos voyages ne seraient vraiment pas les mêmes, cliquez ici!
Existe aussi en version canadienne.

jeudi 24 mai 2007

Le compte à rebours...

Connaissez-vous le site www.deathclock.com ?
C'est un site destiné à déterminer avec un minimum de précision (âge, sexe, fumeur ou pas, poids) l'heure... de votre mort.

Ca peut paraître drôle, mais on ne peut dénier à ce site une portée psychologique. En effet, l'internaute découvrant que la date de sa mort est fixée à l'année prochaine sera amené à cliquer sur le lien How can I delay my death? Et ce site de faire la promotion de la lutte contre le tabac... On s'attendrait presque à voir un sportif apparaître pour nous dire de manger 10 fruits et légumes frais par jour et que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, veuillez consommer avec modération".

Seulement... si vous faites le test deux jours de suite, la date de votre mort diffère. Je ne sais pas quels sont les paramètres qui diffèrent, peut-être l'humeur du webmaster.

Toujours est-il que la date de ma mort a été avancé de 17 ans (2075 à 2058) en deux jours. Or, malgré quelques bières éclusées hier soir, je crois n'avoir rien commis de si répréhensible...

Je vais faire un procès à mon employeur actuel, à tout hasard...

mardi 22 mai 2007

Que d'eau, que d'eau!

Ce n'est qu'en arpentant négligeamment les rues de sa belle province (en l'occurence le riant Nord Pas de Calais) qu'on mesure à quel point Paris est la diva des villes.
En effet, à l'image des starlettes endimanchées qui gravissent péniblement les marches du Palais des Festivals à Cannes sur des talons (trop) hauts et en veillant à ne pas perdre leur robe vaporeuse sous l'oeil de paparazzis, Paris se maquille, se cache, se fait beau.

Paris montant les marches du festival de Cannes (OK, elle était facile...)

Prenons par exemple les trottoirs de la capitale. Il y en a quand même pour 2400 km soit un aller retour Lille-Marseille. Sachant que la ville de Paris produit quotidiennement 3000 tonnes de déchets dont une proportion non négligeable finit sur la voie publique et que la capitale compte 300 000 chiens et un peu de moins de chats, calculez le nombre d'agents publics nécessaires à rendre les rues propres.

Posez les stylos.

9188 agents. Et si pour certaines tâches ils ne sont pas de trop, autant pour le nettoyage à grand renfort d'eau de la voie publique, je trouve qu'il y a de l'abus (même si les opposants à l'actuelle majorité estiment que cela n'est pas assez). La rue Grégoire de Tours dans le 6ème arrondissement est l'objet de soins incessants de la part des autorités. Idem pour la rue de la Convention, dont on vient à se demander certains jours si elle n'a pas été l'objet de deux passages des nettoyeurs.

Alors certes, Paris est la ville éternelle. La ville lumière. Mais est ce que cela justifie les débauches d'eau pour nettoyer les trottoirs?

Parce qu'en province la situation est tout autre (budgétairement surtout, toutes les communes ne peuvent avancer les 500 millions d'euros consacrés par la capitale au nettoyage). Et la propreté ne s'en porte pas plus mal.

N'y aurait-il pas un problème d'éducation à la base?

lundi 21 mai 2007

Le site www.pourquois.fr

Je vous recommande au plus haut point cet intéressant site, bâti pour répondre aux questions les plus insolites comme a commencé à le faire ce blog.

Morceaux choisis : pourquoi un agent SNCF voyage-t-il gratuitement alors qu'un employé des postes paie ses timbres ? Pourquoi prend-on une "veste" ou un "rateau"? Pourquoi le drapeau marquant la fin des grands prix de F1 est-il à damiers?

Toutes ces questions que vous ne vous êtes (presque) jamais posées vont ENFIN trouver une réponse.

Mais personne n'a encore répondu à une question fondamentale du post précédent : pourquoi appelle-t-on l'armature des parapluies des baleines?

Le monde du parapluie est décidément impénétrable...

dimanche 20 mai 2007

Parapluie 2.0

Les amateurs éclairés auront reconnu l'équipe de rugby de Clermont-Ferrand...
Pour se convaincre de l'omniprésence du web 2.0 (quel nom bizarre! et 1, et 2, et 3.0 bientôt?), il suffit de se mettre sur un moteur de recherche et de taper la première chose qui vous passe par la tête. Surprise garantie.
Regardez à travers la fenêtre. Il pleut. Douche assurée. Mieux vaut prévenir que guérir. Si nous allions voir les dernières tendances en matière de... parapluie? Incroyable, la bataille est rude sur le marché à priori assez confidentiel du parapluie online, bataille qui se déroule dans l'indifférence quasi générale de la société de consommation que nous formons.
Parapluie-online.com, les Parapluies Piganiol ou encore Cumolo-Nimbus, jusqu'au véritable Parapluie de Cherbourg, dont le modèle "Golf" est réalisé à base d'acier utilisé pour des canons de fusil (les modèles pour femme sont eux, dorés à l'or fin... la parité parapluicitaire n'est pas encore imposée en ce bas monde).

Ca arrive à tout le monde, même aux vedettes!

Les prix varient d'une quinzaine d'euros à près de 300 pour un exemplaire personnalisé avec possibilité de choisir une photo à mettre sur ce qu'Astérix appelait un "toit portatif" dans Astérix et les Bretons.

Anachronisme volontaire, car le parapluie n'est arrivé en Europe qu'au XVIème ou XVIIème siècle, et pas à Londres, mais à ... Paris. Cette invention, classée dans Les Inventions qui ont changé le monde du Reader's Digest, serait née en Chine vers le IIème siècle après Jésus-Christ (certaines légendes évoqueraient cependant sa création au XIIème siècle avant notre ère). Il faut attendre 1700 ans pour que le modèle se perfectionne, avec la création de la tige télescopique par l'Allemand Hans Haupt vers 1920.

Etymologiquement, on retrouve trace du terme dès 1622 en langue française. Il faut dire que l'anglais ne s'était pas embarrassé de subtilités, puisque "parapluie" se dit "umbrella" dans la langue de Shakespeare.

Cet objet est devenu un des symboles majeurs des bienfaits de la civilisation, au même titre que les chaussettes ou les lunettes de soleil. Il a inspiré les plus grands, de Johan Sfar à Maupassant, au point que les éditeurs n'hésitent pas à nous offrir des jeux de mots insolites...

Savez-vous comment s'appelle le traducteur du Parapluie Jaune, d'Elsa Lewin (Points, 1993)?
Robert Pépin.
Ca ne s'invente pas.


Une affiche de 1922 pour les Parapluies Revel

samedi 19 mai 2007

Will - un grand monsieur de la BD

Un aperçu du talent de Will, extrait d'un des albums d'Isabelle

Connaissez vous le merveilleux auteur de bande dessinée qu'était Willy Maltaite, dit Will?
Peut-être pas.
Il connaît son heure de gloire dans les années 60-70 avec la série à succès Tif et Tondu (plus de 40 épisodes, certains signés Tillieux ou Desberg, et enfin réédités après 15 ans d'attente). Tif (qui, comme son nom ne l'indique pas, est chauve) et Tondu (vous l'aurez deviné, c'est un barbu à cheveux longs) sont deux détectives amenés à résoudre des enquêtes policières et à déjouer les inombrables machinations nées de l'imagination fertile de Monsieur Choc, leur ennemi mortel.
Donc là, à droite, c'est Tif (dessin inédit de Will)

Le style de Will, entre la ligne claire proche de Macherot et la restitution du mouvement chère à Franquin, est représentatif de la BD jeunesse des années 60, avant tout destinée aux enfants, sans exclure leurs parents.
Si Tif et Tondu paraît à un rythme quasi industriel, Will offre à chaque épisode une nouvelle facette de son talent, comme par exemple les fonds marins qu'il restitue avec maëstria dans Le Roc Maudit. Mais la force de la série est avant tout son scénario, qui porte l'histoire et que le dessin n'alourdit pas inutilement.
L'apogée de l'oeuvre de ce dessinateur est à chercher dans les albums qu'il publia en dehors de sa série fétiche. Dans les années 1970, avec Franquin et Delporte, en rupture de ban chez Dupuis, est créée Isabelle. Isabelle est une petite fille vivant dans un monde où la magie et le merveilleux ne sont jamais bien loin. Entre un grand oncle magicien et un tableau hanté, il faut dire que son cadre de vie la pousse à vivre ces aventures au-delà du réél.

Cela peut prêter à sourire, mais cette bande dessinée est avant tout destinée aux adultes : les thèmes abordés (la magie, la crédulité) et l'univers d'Isabelle (le merveilleux) toucheront plus un adulte désireux de se replonger 45 minutes dans les yeux d'un enfant qu'un bambin ouvrant négligeamment l'album en grignotant le goûter préparé par Maman.
Quiconque se plonge dans un album d'Isabelle ressentira comme une fascination, une attraction envers ces histoire magiques où, bien avant Harry Potter, un enfant découvre le monde des adultes par le prisme de la magie.
C'est dans cette série que Will déploie tout son talent, surtout au niveau des décors, dont la beauté vous laissera muet pendant une bonne minute devant chaque page. On y est comme transporté, ému même. Une BD à grand spectacle qui ne se résume pas qu'à ça.

La couverture de La Vingt-Septième Lettre (c) Dupuis

Enfin, pour les enfants un peu plus grands seulement, jetez un oeil à La Vingt-Septième Lettre, dans la merveilleuse collection Aire Libre chez Dupuis. L'histoire d'un petit garçon des rues recueilli par les filles d'un bordel, en Allemagne, en 1933. L'histoire y est tout simplement belle, et le crayon de Will n'a qu'à esquisser les silhouettes pour la mettre en valeur. Il fait beaucoup plus, et donne à l'imagination de Stéphen Desberg, le scénariste, un véritable écrin.

Il existe aussi un autre album des deux mêmes auteurs dans cette collection, Le Jardin des Plaisirs, quasiment introuvable aujourd'hui.

Dessin réalisé pour le Calendrier Espace 1970

Un dessinateur de talent, peintre à ses heures perdues, publicitaire, sculpteur... qui nous a quitté en 2000. Avec lui partait un des piliers de la bande dessinée. Il nous laisse de nombreux ouvrages à lire et à relire. Ca tombe bien, Tif et Tondu et Isabelle font récemment l'objet de réédition en intégrale. Je ne vous mettrai pas de lien commercial, vous savez où chercher.

Son site officiel

L'ivresse du volant dans les couloirs du métro...

Ne vous faites pas d'illusion, il n'y a que le 15 août que c'est dégagé comme ça...

Avez-vous jamais remarqué à quel point la circulation dans le métro répond à des règles extrêmement précises?
Vous, touriste, combien de fois vous êtes vous fait renverser par un autochtone haineux plongé dans son journal, juste parce que vous avez marqué un temps d'hésitation à Montparnasse entre la ligne 6 direction Etoile, et la ligne 6 direction Nation, qui n'est pas très bien indiquée?
Vous, Parisien ou Parisienne, observez. Dans les couloirs du métro, les gens agissent comme les automobiles dans Need For Speed ou Gran Turismo.


Connaissez vous la "trajectoire idéale"? C'est une aide proposée par ces jeux vidéos qui vous permet de relier un point A à un point B par la distance la plus courte.
Et bien l'usager du métro ne se déplace pas autrement.
Longer les murs, redresser brusquement à la sortie de courbe, prendre l'aspiration de la personne devant, autant de règles élementaires à respecter absolument sous peine de collision.

Une seule nuance : alors que les Michael Schumacher en salon ont la tête à ce qu'ils font, nos usagers du matin lisent souvent un journal en même temps.
A quand une écurie RATP en F1 ou en rallye?
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